Ahque la guerre est cubiste ! - Fernand Léger et la Grande Guerre Période historique Art moderne. Plus que 2 jours Le musée national Fernand Léger met en lumière l’impact décisif de la Première Guerre mondiale sur l’œuvre du peintre moderne. A l’occasion du Centenaire de la Première Guerre mondiale, le musée national Fernand Léger s’intéresse aux œuvres produites LaGrande Guerre vue par un enfant -Y Service éducatif des Archives municipales d’Épernay Directrice : Mme Marjorie MOREL Professeur-animateur : M. Grégory de GOSTOWSKI . LA GRANDE GUERRE VUE PAR UN ENFANT 2 Comment ces dessins nous sont-ils parvenus ? Marcel Meyer est né à Magenta (Dizy-Magenta jusque 1965) le 22 août 1908. Issu d’une famille Lanarratrice : Vincent et Karine Ledoux ont deux enfants, Fernand, 13 ans et Mimi, 6 ans. La petite famille habite un pavillon en périphérie, un de ces pavillons qui entourent le centre historique et qui grignotent petit à petit la campagne. Le narrateur : Cet après-midi, Fernand s’apprête à recevoir Hugo pour faire un exposé sur la première guerre mondiale. Il n’a pas Unsiècle plus tard, le Poilu Félix Ballestra et son petit-fils Fernand sont assis sur un nuage. Au paradis, cette fois. Ce dernier, collectionneur niçois féru de Grande Guerre, a rejoint son ArtMusique et Loisirs et La Musique de Léonie vous invitent au cirque GRUSS le 5 mai à 15h pour un spectacle à dominante vocale « Le P’TIT FERNAND et AlbertLondres nous rappelle le tragique de l’expédition des Dardanelles, alors que Marcel Nadaud s’intéresse à l’aviation militaire, citant au passage la présence de Henri de Kérillis qui bombarda Karlsruhe en représailles de l’attaque aérienne sur Bar-le-Duc et qui durant l’Entre-deux-guerres est un des rares leaders de droite à alerter sur les dangers de guerre avec une 9ZrE. Né le 26 août 1890, Fernand LHEUREUX est le fils d’un commerçant de Namps-au-Mont, petit village de la Somme situé au Sud d’Amiens, dans le canton de Conty. Théophile, le grand-père paternel qu’il n’a jamais connu, était charcutier. Octave, le frère de Théophile, qui a épousé sa veuve, était chiffonnier. Le père de Fernand est épicier, ses oncles sont cordonniers ou marchands ambulants. La bosse du commerce est dans la famille LHEUREUX. Fernand est le fils d’Aristide LHEUREUX et de Louise DEBEAUVAIS. Fernand se souvient à peine du village de Namps-au-Mont. La vie des adultes et le commerce l’entraînent aux quatre coins du département de la Somme, de Revelles à Roisel, d’Amiens à Rosières. L’esprit d’initiative et l’autonomie sont des qualités évidentes dans la famille. Les enfants volent rapidement de leurs propres ailes. C’est finalement à Mers-les-Bains que Fernand LHEUREUX décide d’atterrir et de construire son avenir. La station balnéaire de la Côte Picarde est une commune en expansion où on peut facilement trouver du travail, autant pendant la saison estivale que pendant le reste de l’année. Fernand est manouvrier. Le choix de s’installer à Mers n’est pas purement professionnel. Fernand a rencontré l’amour. Fernand LHEUREUX épouse Marthe BEAURAIN le 27 avril 1910. Ils n’ont pas encore atteint l’âge de 20 ans mais il y a urgence. Un petit Fernand ne va pas tarder à pointer le bout de son nez. Fernand et Marthe résident Route Nationale, appelée également Avenue de Froideville. Etre père ne dispense pas d’effectuer son service militaire. Fernand est jugé apte au service armé et affecté au 146e Régiment d’Infanterie qu’il rejoint le 10 octobre 1911. Le 146e RI est caserné à Toul, près de Nancy. Un deuxième enfant est venu au monde depuis l’incorporation de Fernand. C’est une fille prénommée Suzanne. Le 16 janvier 1912, par décision ministérielle, Fernand est muté à Abbeville, au 128e RI. Les permissions seront plus longues. Il ne faut guère plus d’une heure pour relier la gare d’Abbeville à celle du Tréport-Mers. A la caserne Courbet, les jeunes du Vimeu sont nombreux. Fernand retrouve Henri VERDIER, un copain mersois qui habite dans le quartier du dépôt de chemin de fer, à quelques dizaines de mètres de chez lui. Les deux copains vont vivre ensemble pendant plusieurs mois puisque la durée du service militaire est fixée à deux années. En octobre 1912, deux nouveaux Mersois sont affectés au 128e RI d’Abbeville. Il s’agit de Marcel LEROY et Edgard DEMOUCHY. Pendant plus d’une année, les quatre jeunes hommes partagent de nombreux moments de camaraderie. Le 8 novembre 1913, Fernand LHEUREUX et Henri VERDIER sont libérés de leurs obligations militaires. Ils peuvent rejoindre leur foyer. Edgard DEMOUCHY poursuit son service au 128e alors que Marcel LEROY rejoint la Section de Marche d’infirmiers du Maroc occidental. Le 1er août 1914, Fernand et Henri font partie des premiers hommes mobilisables. Venant de terminer leur service militaire, ils sont jugés opérationnels immédiatement et rejoignent ceux qui sont encore sous les drapeaux. Ils prennent le train le 2 août en gare du Tréport-Mers pour rejoindre le 128e RI. Ils y retrouvent leur copain Edgard DEMOUCHY. Le 5 août, le régiment quitte la Somme pour gagner l’Est de la France, avec pour destination la gare de Dun-sur-Meuse près de Verdun. Les hommes du 128e RI connaissent l’épreuve du feu près de Virton et de Meix-devant-Virton en Belgique le 22 août. Plusieurs copains y perdent la vie. Mais le nombre de victimes est minime en comparaison de celui que le 128e connaît à Fontenois dans les Ardennes quelques jours plus tard. Le 31 août au matin, deux des trois bataillons du régiment sont désignés pour lancer une offensive vers Saint-Pierremont où la présence de troupes allemandes a été signalée la veille. Les fantassins français s’élancent du hameau de Fontenois vers la colline surplombant le village de Saint-Pierremont pour y lancer une attaque et repousser les Allemands. Mais l’artillerie allemande est bien en place. Cinq batteries se mettent en action. En quelques minutes, il n’est plus possible de voir la lumière du soleil. Les tirs d’obus sont particulièrement meurtriers. Les Français n’ont aucune possibilité de se protéger. Morts et blessés graves se comptent par dizaines en quelques minutes seulement. Fernand LHEUREUX et Henri VERDIER sont morts. Fernand venait d’avoir 24 ans et Henri en avait 23. Edgard DEMOUCHY fait partie des rescapés. Des miraculés de Fontenois. Au moins 130 morts et 300 blessés en quelques heures dans ce petit hameau de Fontenois. Mais la guerre est loin d’être finie pour les rescapés comme Edgard. Quelques jours plus tard, il est gravement blessé à la cuisse par éclat d’obus à Maurupt-le-Montois dans la Marne. Il est hospitalisé à Tarbes. Edgard repart ensuite au front et est à nouveau évacué. Il a les pieds gelés. Soigné à Troyes, il combat ensuite en Argonne et près de Verdun. Il est blessé aux Eparges et évacué sur l’hôpital de Montbéliard. Après une longue mise à l’écart, il retrouve le front. Edgard DEMOUCHY est tué le 8 novembre 1916 au Fort de Vaux, près de Verdun. Marcel LEROY, le 4e copain mersois du service militaire, a été mobilisé comme brancardier. Gravement blessé à la jambe en octobre 1916, il n’est jamais revenu au front. Il a été affecté comme ouvrier à la Compagnie des Mines de houille de Marles. Marcel LEROY est mort le 25 mars 1981 à Mers, à l’âge de 89 ans. Le 5 avril 1915, Marthe BEAURAIN, veuve de Fernand LHEUREUX a donné naissance à un petit garçon. Elle l’a prénommé Roger. Quand le bébé a vu le jour, son père était déjà mort depuis sept mois. Marthe avait 24 ans. Elle a élevé seule ses trois enfants, remplissant les missions de mère et de père, tout en menant une vie professionnelle. Elle tenait un café-restaurant dans la Route Nationale à Mers. Cet estaminet faisait également fonction de pension de famille. Un de ses pensionnaires, employé des chemins de fer, se nommait Elisée BARRIOT. Marthe attendit que les enfants soient grands pour se remarier. Elle épousa Elisée en mai 1943, en pleine occupation allemande. Marthe et Elisée étaient très actifs dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils furent arrêtés à plusieurs reprises. Rescapés de la Seconde Guerre mondiale, ils vécurent ensemble jusqu’à la fin de leur vie. Marthe est morte à Mers en 1968 et Elisée en 1978. Le couple est classé Déportés et Internés de la Résistance ». Mais l’histoire de Fernand LHEUREUX et de son épouse ne prend pas fin avec les actes de bravoure de Marthe. Leur dernier enfant, Roger, conçu quelques semaines avant la déclaration de guerre, fut aussi un Résistant très actif pendant la guerre. Dès 1940, il s’engage dans la Résistance et devient membre des Francs-Tireurs et Partisans. Il participe à de nombreuses opérations de résistance dans la Somme et en Seine-Inférieure. Le 17 février 1944, il est emprisonné à la Prison d’Amiens dans le quartier des condamnés à mort. Roger LHEUREUX perdra la vie dans le bombardement de la prison d’Amiens par les Alliés, dans le cadre de l’Opération Jéricho. Roger LHEUREUX Son chef, Maurice HOLLLEVILLE, surnommé le Curé de Montparnasse également interné à Amiens arrive à sortir des décombres et à s’échapper. Il emmènera dans sa fuite Marthe LHEUREUX qui était, comme son fils, retenue à la Prison d’Amiens. Aujourd’hui, une rue de Mers-les-Bains porte le nom de Roger LHEUREUX. Nul doute que, sur cette plaque de rue, peuvent être associés à celui de Roger, les prénoms de ses parents, Fernand et Marthe. Fernand, mort pour la France en août 1914 à 24 ans et Marthe, militante de la vie et de la paix, jeune veuve et mère courage qui a vécu l’enfer des camps et qui a perdu un fils. Qui mieux qu’elle peut symboliser l’horreur des deux plus grandes guerres du XXe siècle ? Les corps de Fernand LHEUREUX et de son fils Roger n’ont jamais été retrouvés. Lionel JOLY et Xavier BECQUET Sur le monument aux morts de Mers-les-Bains, la date du décès de Fernand LHEUREUX et d’Henri VERDIER a été fixée au 1er septembre 1914 – les documents consultés ne nous permettent pas de savoir s’ils sont morts pendant les combats du 31 août ou s’ils sont morts sur place, des suites de leurs blessures, le 1er septembre De la Somme à Bellefontaine – 22 août 1914 » – recherche collaborative 1891, 1892, 1893 – Département Somme. Xavier BECQUET et Jean-Claude MAISON ont réalisé la collecte de données pour la commune de Mers-les-Bains. Plaque commémorative dans l’église Saint-Martin de Mers-les-Bains Retrouvez les parcours d’autres jeunes hommes ayant vécu à MERS-LES-BAINS ou à proximité François BECQUET de MERS-LES-BAINS Alfred PADE d’AULT Maurice MAUPIN d’ALLENAY Auguste VUE de BEAUCHAMPS Joseph PELVILAIN d’INCHEVILLE et de DARGNIES Et tous les autres articles UN JOUR, UN PARCOURS » publiés sur notre site Publié le 07 novembre 2018 à 10h30 Les élèves choristes et comédiens du Collège Marcel Pagnol se sont investis, l’an dernier, dans le projet académique Le P’tit Fernand et la Grande Guerre ». Afin de permettre aux élèves de se produire une nouvelle fois, le collège a proposé de rejouer cet opéra pour enfants, de Julien Joubert, en ouverture des commémorations du centenaire de la fin de la Guerre 14-18, vendredi 9 novembre, à 20 h 30, à la salle des fêtes de Plouay. Ils seront encadrés par Mme Evenou pour la partie chorale 50 choristes et Mme Peresse pour la partie théâtrale 14 comédiens. Le devoir de mémoire fait pleinement partie des valeurs que porte l’enseignement public. C’est donc un grand honneur pour nos élèves, quel que soit leur niveau de classe, de pouvoir donner une nouvelle représentation de leur travail. C’est aussi l’occasion de saluer ce très bel investissement collectif. Bien sûr, quelques artistes ont changé, happés par les impératifs du lycée, et certains autres sont sur scène pour la première fois, car il est important pour nous d’associer d’emblée les nouveaux choristes de 6e à cette démarche », souligne Mme Riclet, principale du spectateur pourra donc suivre le cheminement de Fernand, un collégien d’aujourd’hui, qui s’aperçoit que les noms de son arrière-grand-père et de son ami ne figurent pas sur le monument aux morts de son village. En quête de vérité, Fernand nous entraîne dans sa vie d’adolescent exposé sur la Grande Guerre 14-18, relations avec ses camarades, vieille voisine envahissante… et Mimi, sa petite sœur, qui entre sans cesse dans sa chambre pour jouer avec lui !Une vingtaine de chants font revivre avec émotion cette page importante de notre histoire et des chants d’époque se mêlent à des chants contemporains composés par Julien libre Cet article date de plus de trois ans. Publié le 07/11/2018 1621 Mis à jour le 07/11/2018 1750 Durée de la vidéo 3 min. Article rédigé par Estelle Colin, en plateau, raconte le destin de Fernand, un soldat de la Grande Guerre revenu vivant, mais marqué à jamais par ce qu'il a vécu. Revenir du front complètement traumatisé. C'est une histoire de poilu qui est revenue à de nombreuses reprises dans les réponses à notre appel à témoignages sur les conséquences de la Grande Guerre. C'est plus particulièrement celle de Fernand, éprouvé par ce qu'il a vu pendant le conflit. D'Amiens à Belfort, il a participé à tous les combats. Au printemps 1914, Fernand a 30 ans et part à la guerre au lieu de se marier avec sa fiancée, Marthe. Il consigne sa vie sur un petit agenda. "Des mots dénués d'émotion, ça tient plus du compte-rendu que du récit", explique la journaliste Estelle Colin. En 1984, à 100 ans, il raconte en vidéo "Il y avait des bombardements de la part des Français et de la part des Allemands. C'était du feu, du feu partout. Finalement, je n'y ai rien compris". Il s'est bien marié avec Marthe, à son retour du front, comme prévu. "Mais son épouse n'a jamais retrouvé l'homme qu'elle avait connu avant-guerre", précise la journaliste. "Fernand ne manifestait plus ses sentiments, il était bien incapable de dire tout simplement je t'aime. Ses nuits étaient compliquées, des cris étouffés, des larmes qui coulaient ou des chants patriotiques entonnés en plein sommeil". Fernand était le grand-père de Martine Laroche-Joubert, journaliste et grand reporter de guerre à France 2 qui a couvert de nombreux conflits armés depuis 40 ans. "Lorsque j'entends des tirs et des bombardements, dit-elle, cela me semble familier, c'était mon destin, c'était le destin de mon grand-père". Fernand Burniaux parti de la région de Namur pour défendre son pays, il laissera les siens et notamment une petite fille qu'il ne connaitra qu'après-guerre - Collecte RTBF/collection Privée A. Minet © La terrible histoire d'un homme ordinaire. Si le récit de vie de Fernand Burniaux devait porter un titre de roman, il est probable que ce soit celui-là tant son histoire évoque jusqu'à la guerre un parcours de vie plutôt tranquille, on oserait presque écrire " banal ". Mais la guerre vient tout chambouler et surtout elle laisse des traces, des impacts durables sur les populations sans histoire et en particulier sur la vie de Fernand que nous a transmise son beau-petit-fils, André. Quand la guerre éclate, Fernand a 26 ans. Milicien de 1908, bien installé dans la commune de Surice avec son épouse Rosa, rien ne le prépare à faire la guerre. Il est bien loin de penser qu’il sera rappelé lors de la mobilisation générale fin juillet 14 et surtout que ce rappel se transformera en quatre longues années loin de chez lui, lui qu’une perspective de court éloignement fait déjà frémir. L'épouse de Fernand avait à coeur de lui envoyer des portraits de... Une lettre envoyée par la toute jeune Fernande, sur idée et dictée... L'écriture touchante de Fernande,petite fille qui apprend à peine... Fernand n'a eu de cesse de penser à son épouse et à sa fille Fernand a mis par écrit ses pensées sur la guerre. Cent ans plus... En 1918, Fernande était déjà une belle petite fille. Fernand ne... Fernand Survivre à la guerre pour rencontrer sa fille ! Courrier... Fernand Survivre à la guerre pour rencontrer sa fille ! L'Arbre généalogique simplifié de la famille Burniaux Des adieux déchirants C'est donc le coeur gros que les adieux se font à la gare de Romedenne, à coté de Surice. Fernand prend congé de son épouse Rosa - qui attend leur premier enfant - le 1er août 1914. “Quitter sa chère femme après une période de trois années passées dans un vrai bonheur et envisager la guerre, c'est dur! Enfin, je m'arrache de ses bras, et étouffant avec peine mes larmes, sans même pouvoir lui dire adieu je pars”. Quelques jours plus tard, il est à Bruxelles quand l’annonce de la guerre se fait officielle. Cette nouvelle est accueillie aux cris de “Vive le Roi! A Mort les Boches!” mais Fernand, lui, voit s’envoler l’espoir d’une absence temporaire de son foyer et il pense à Rosa qui devra poursuivre sa grossesse seule dans un pays en guerre “Finis les rêves de retour! Je revois en mon esprit bouleversé ma bonne Rosa et toute ma famille que j'ai à peine eu le temps de revoir avant mon départ à l'annonce de cette cruelle nouvelle”. C'est donc le coeur gros que les adieux se font à la gare de Romedenne, à côté de Surice. Fernand prend congé de son épouse Rosa - qui attend leur premier enfant - le 1er août 1914. Un dur apprentissage Fernand est versé dans une compagnie de brigadiers cyclistes. Cela lui donne l’opportunité de bouger, mais également d’être un fin observateur du paysage et des hommes qui l’entourent. Ainsi, il décrit son environnement et les gens qu’il rencontre de façon très précise ce qui fait de son journal un témoignage extrêmement intéressant. Bien que conscient de l’importance de son devoir, Fernand n’est pas un va-t’-en-guerre. Il est même assez critique vis-à-vis des autorités militaires et des politiques mais aussi des Allemands. Le 11 août 14, il écrit "Je maudis de toute mon âme la guerre et surtout ceux qui nous l'ont imposée". Il n’a pas encore fait l’expérience du feu. Celle-ci viendra quelques jours plus tard, le 15 août 14, il écrit “C'est terrible! Pour la première vision de bataille, je crois que jamais je ne l'oublierai”. Mais il a également une motivation alimentée par les informations qui lui sont parvenues concernant son village, incendié au début des hostilités. Ces scènes de bataille, Fernand aura malheureusement à les revivre à plusieurs reprises mais il sera également témoin des atrocités visant les civils comme ce 25 août 14 où il décrit "L'entrée du village d'Hofstade, un spectacle écoeurant se présente à mes yeux je vois sur la route une femme âgée d'au moins septante ans traversée de part en part par la baïonnette d'un de ces damnés. La pauvre vieille tient encore à la main une aiguille et un bas qu'elle était occupée à réparer". Fernand est nommé caporal et cité à l’ordre du jour pour s’être distingué à la bataille de Molen. Ces scènes d’horreur et de combat sont entrecoupées par une grande nouvelle pour Fernand il est papa! Mais un papa qui, à cause de la guerre, n’a pas le droit de voir son enfant ni de féliciter son épouse. La joie l’inonde mais également la souffrance d’être loin de son épouse en cet instant important et de ne pas pouvoir faire connaissance avec sa fille, prénommée Fernande en son honneur. Bien que conscient de l’importance de son devoir, Fernand n’est pas un va-t’-en-guerre. Il est même assez critique vis-à-vis des autorités militaires et des politiques mais aussi des Allemands. Le 11 août 14, il écrit "Je maudis de toute mon âme la guerre et surtout ceux qui nous l'ont imposée". Les copains comme soutien Pour tenir le coup et trouver la force de retrouver les siens, Fernand peut compter sur la camaraderie de ses compagnons d’armes et spécialement de ceux qui sont, comme lui, de la région de Surice. Il évoque souvent dans ses récits ses amis avec lesquels il partage un moment de pause ou de marche. Les conditions de campagne auxquelles est confronté Fernand sont difficiles. Les conditions matérielles, le manque de confort des endroits dans lesquels il cantonne bien sûr mais pas uniquement Rosa lui manque terriblement. Le 1er décembre 17 alors que le froid sévit dehors et qu'il est confronté à une déprimante solitude, il se confie "Ma pensée va souvent, là-bas, près de ma chère femme. Où est-il donc le bon temps, où les soirées d'hiver se passaient à jouer aux cartes au coin d'un bon feu, ou faire de la musique avec les amis? Et puis une angoissante pensée m'étreint a-t-elle le chauffage nécessaire ma pauvre Rosa?“...”Ah! Vivement la fin de ce terrible cauchemar!!! Plutôt mourir de travail que cette vie de langueur et de fainéant. Les jours me semblent des mois et les mois des années". Le 29 décembre de la même année,aprés plusieurs jours de marche qu'il supporte difficilement "si c'est cela un repos, qu'on nous envoie au front!", son moral n'est pas arrangé "Nous avons pour notre fin d'année un jour sans pain et sans viande”. Le lendemain cependant, un de ses amis lui demande d'être témoin de son union prochaine ce qui a pour conséquence de mettre un brin de soleil dans cet univers qui lui semble si morne. Au fil des pages, on sent Fernand de plus en plus amer et découragé mais l’offensive finale va se charger de lui trouver une nouvelle source d’espoir et de concentration. Un guerre sans fin L'année 1918 s'ouvre pour Fernand sur sur une interrogation déchirante, en proie à la déprime de passer les fêtes censées célébrer la nouvelle année, loin de chez lui “Qui aurait jamais osé croire que nous serions encore en guerre à cette date, lorsque nous sommes partis? Voici la quatrième fois que ce jour nous remplit actuellement d'amers souvenirs et jadis si beau jour de fête familiale. C'est la quatrième fois que nous le passons loin de ceux qui sont si chers et privé de la moindre nouvelle les concernant, c'est amèrement triste!!!" Fernand est évidemment loin de savoir que ce sera la dernière année de cette "Grande Guerre". Cette année sera pourtant également marquée par des petites joies le 15 janvier, il demande une dérogation de congé pour assister au mariage de son neveu, Lucien. Quelques jours plus tard, il arrive à Paris où Lucien le rejoint. Ensemble, ils se rendent dans le village où Lucien a été réfugié de guerre au début du conflit et où il doit épouser sa fiancée. Il passe quelques jours en leur compagnie entre visites dans le pays et cérémonies et rentre le 5 février 1918 au front "avec un formidable cafard". Il faut dire que pendant tout ce temps, il est sans nouvelle de Rosa et de Fernande ce qui l'affecte profondément. Le 6 mars 1918, il est témoin de violents bombardements. Des membres de sa compagnie sont touchés et Fernand en sera profondément choqué. Paradoxalement, cette journée terrible sera également le jour où Fernand recevra une carte de sa Rosa "après trois ans sans nouvelles directes" et l'objet d'un grand bonheur, joint à un immense soulagement pour Fernand. La mort et l'amour, ensemble sur le front. Le lendemain, alors que l'on compte les pertes, les prises de positions et de prisonniers, il reçoit une photo de Rosa et de la petite Fernande. Mais la guerre continue comme si elle ne devait jamais cesser. De fait, Fernand pense que la paix n'est pas pour bientôt et il note le 15 mars "Je ne m'étonnerais pas si nous sommes encore ici l'année prochaine à pareille date "… Il est conscient de la difficulté que représenterait le fait de se battre sans les alliés anglais et américains. Il est également le témoin d'une scène qui illustre bien les sentiments envers les Allemands qui pouvaient prévaloir sur le front. Le 15 mai 1918, il écrit “Dans le courant de l'après-midi, deux de nos ballons sont incendiés par l'ennemi. Un peu plus tard, un troisième ballon est manqué et l'aviateur boche est atteint par les "scrapnells" de nos artilleurs. Il est obligé d'atterrir et vient s'abîmer dans le toit d'une maison où il reste perché comme un pigeon à l'entrée de son colombier. Belges, Français et Anglais s'élancent pour cueillir l'aviateur qui, immobilisé dans sa nacelle, attend avec une angoisse visible le sort qui décidera de sa personne. Belges et Français poussés par la haine pour tout ce qui est boche veulent lui "arranger son affaire" mais en sont empêchés par les officiers anglais qui parviennent non sans peine à embarquer l'aviateur dans une auto et l'évacuer sur l'arrière". Il évoque également la situation en pays occupé pour lequel il a la plus grande inquiétude. Il parle de "révolte de la faim" à Bruxelles mais sans beaucoup plus de détails car la censure guette. Au printemps de la même année, les troupes autour de Fernand sont également touchées par des fièvres et évacuées vers les hôpitaux. S'agit-il de la grippe espagnole? Nul ne sait! Le 31 mai 18, il écrit sa lassitude "Rester constamment sous la gueule des canons et attendre si le prochain obus sera ou non pour vous. Ce n'est pas gai! Et voilà 5 jours que cela dure!Je préférerais de beaucoup être en première ligne ..." Fernand développe aussi du ressentiment face à certaines injustices dont il est le témoin sur le front. L'armée a besoin de tous les bras disponibles et certains soldats blessés sont renvoyés plutôt hâtivement au front "Il me semble que c'est là une triste manière de récompenser les braves qui donnent leur sang et surtout très peu encourageant pour ceux qui sont tenté de regarder un peu en arrière, même pour ceux qui se dévouent”. Au fil des pages, on sent Fernand de plus en plus amer et découragé mais l’offensive finale va se charger de lui trouver une nouvelle source d’espoir et de concentration. Son écriture se fait plus rare. On le devine en train de se battre, n’ayant plus de temps ou d’endroit pour poser ses pensées sur le papier. Sans doute, pense-t-il toujours autant à sa famille mais ses souvenirs, Fernand les emportera avec lui au plein coeur des batailles… L'Armistice un nouvel espoir Enfin, vient le temps de la paix. Fernand, qui ne savait plus si il devait y croire pour de bon ou non, est témoin de l’incroyable élan de joie qui emporte les hommes “Alors tout le monde donne libre cours à sa joie qui retenue depuis longtemps par le doute éclate; enfin, on s'embrasse, on se serre les mains, on chante, on crie. Ah! Quel beau jour! Malgré la pluie qui ne cesse de tomber. Quel bonheur de pouvoir enfin revoir ses chers parents et son cher patelin sauvé aussi d'une inévitable destruction”. Immédiatement après, ses pensées sont pour Rosa "Oh! Ma chère femme, si tu savais si tu pouvais me voir bien vivant et n'attendant plus maintenant que le beau jour de te serrer dans mes bras, que tu serais heureuse! Mais malheureusement l'incertitude te fait cruellement souffrir!... Et cependant, il m'est impossible de te prévenir, de te crier, patience, dans peu de temps, tu reverras ton cher Fernand, qui maintenant n'attend plus que la délivrance”. Le soir, Fernand fête la fin de la guerre avec une petite sortie à Eekloo. Il sera décoré et mis à l'honneur pour sa participation entière et dévouée à la Grande Guerre notamment de l’ordre de la médaille de l’Yser. Une lettre déchirante Cela fait maintenant trois ans que Fernande est née. Son père n’a toujours pas pu faire connaissance avec elle. Au cours de l’année 1918, Fernand a reçu une lettre émouvante de sa fille, une lettre encore empreinte de l'écriture malhabile de l'enfance et qui lui rappelle le temps qui est passé depuis sa naissance "Mon petit papa, maman est triste parce que nous ne recevons pas de lettre de toi. Moi je veux t'écrire pour te montrer ce que je sais faire. Moman sic dit que je suis maladroite et toi papa que penses tu ? Je voudrais bien que tu serais de maman et de marraine. Ta petite fille qui t'aime beaucoup. Fernande Burniaux". Fernand rencontrera enfin sa fille,pour la première fois, le 27 décembre 1918 à la suite d’un trajet en train qui le fera revenir en Belgique enfin libérée. Il retrouvera également non sans émotion son épouse, Rosa et ensemble ils auront une deuxième fille après la guerre. Rattrapant le temps perdu, il profitera de sa famille, triste pour les camarades qu’il laissa derrière lui mais heureux d’avoir pu être un maillon dans la chaîne de la paix. Une vie heureuse après-guerre Fernande deviendra religieuse, sa soeur, se mariera et aura des enfants et des petits-enfants. Fernand sera décoré et mis à l'honneur pour sa participation entière à la Grande Guerre. La famille restera unie et Fernand quittera ce monde entouré des siens à Surice en 1960. Pour ce qui est des relations familiales, le journal de Fernand Burniaux est un témoin émouvant de ce qu'a pu être la vie des hommes loin de leurs épouses et leurs sentiments par rapport à leur vie de famille. On ressent en effet chez Fernand une profonde émotion quand il évoque sa femme et de sa petite fille et ce même si la vie quotidienne des couples étaient en ce début de XXe siècle empreint d'un certain traditionalisme. Son témoignage est donc un trésor à conserver précieusement et dont Monsieur Minet, dont l'épouse est la petit-fille de Fernand que nous remercions ici, peut être fier. Lepetit Fernand Arsène Paul Etat civil Né le 2 mai 1893, Rouen, Décès le 23 octobre 1917, Vaudesson, Aisne Cause du décès Tué à l'ennemi Inhumé Nécropole Nationale Le Bois Roger, Ambleny, Aisne, carré J, n°311 109e Régiment d'Infanterie Grade Soldat de 2e Classe Rouen Document officiel Citations Notice biographique Télécharger la fiche complète Lepetit Fernand Arsène Paul PrécédentPrécédentLe Picard Marie Georges Maurice SuivantLeplat Joseph AugustinSuivant

le petit fernand et la grande guerre